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Un périple en famille
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6 décembre 2006

ça caille....

Islamabad, Pakistan, le 3-12-06


DG_Khan___Islamabad


Ca caille, il pleut aujourd’hui et nous sommes coincés à Islamabad depuis 6 jours pour des questions de visa…..il y des jours, on ne dirait pas non pour une petite journée tranquille au chaud (et au sec !), au coin d’un bon feu de bois…..

Bon, allez, j’arrête de me faire du mal. Cela doit être le contre coup de ces derniers jours ou nous avons un peu tiré sur la machine. Il faut dire que cela en valait la peine…


Retour à Quetta pour quelques photos (ndlr)


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Ah le Tchapati!

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A 6 dans un rikchow!!


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Une fuite d'eau, j'ai pas pu m'empêcher...


Nous quittons Quetta en direction de Multân par la « route nord », en compagnie de 2 autres camions, celui de Marcello et Carolina (avec qui nous avons déjà traversé le désert entre Taftan et Quetta) et celui de Vojc, un slovène, en voyage depuis déjà qq. années avec sa caravane montée sur un châssis de poids lourd et qui connaît bien cette route apparemment fermée aux touristes et en mauvais état mais qui parait il, vaut vraiment le détour.

Le 1er jour, nous rejoignons Loralai, via Ziarat.


Quetta___Muzaffargarh_copie


Nous apercevons pour la 1ere fois une femme entièrement couverte de sa burka ; la frontière Afghane n’est qu’à qq. km….Après un col à 2400 m, nous suivons sur une centaine de km, une vallée splendide, couverte de vergers. Nous arrivons à la tombée de la nuit, escortée par une patrouille de police qui nous propose le bivouac dans l’enceinte de leur campement. Nous sommes au cœur du Baloutchistan….les visages sont authentiques et fières …nous nous dévisageons réciproquement.


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Un camion rencontré sur la route


Le soir, miracle de l’informatique, je trouve un cybercafé….enfin, une pièce crasseuse et enfumée ou 3 ordinateurs d’un autre age, sont posés sur une vielle tolle instable, au milieu de la poussière et des mégots de joints de hashish. Je suis prêt à faire demi-tour mais le lieu m’amuse tellement que je tente l’impossible connexion. Et ça marche !! Bon, je ne pourrai envoyer que qq petits messages car je ne vous raconte pas le débit…. (encore une fois, je suis furieux de ne pas avoir emporté mon appareil photo pour immortaliser ce haut lieu, symbole de la mondialisation)


Le lendemain matin, lorsque nous traversons Loralai, c’est jour de marché dans la rue principale….20 minutes pour 500 m mais 20 mn de bonheur…..Nous plaçons la camera discrètement sur son pied, derrière le pare brise. 20 mn de film extra.

Apres Loralai, la route cède la place à une piste relativement bonne mais la moyenne en prend un coup. On dépasse rarement les 30 ou 40 km/h. Bizarrement, moi qui, parait il, aurait la réputation de conduire assez vite, cette « lenteur » n’est pas pesante, bien au contraire. Le spectacle dehors est tellement prenant.


Pour cette 2eme étape, Vojc nous avait prévenu : 80 km sont vraiment mauvais, avec quelques passages de rivières à guet. Dans l’un d’eux, 2 camions chargés comme ils savent le faire au Pakistan, sont enlisés au beau milieu de la rivière. Obelix, avec ses 4 roues motrices, passe sans problème en éclaireur et les camions de Voice et Marcello, heureusement suivent. Nous installons le bivouac pour la nuit, derrière un thé-shop près du village de Kingri (je ne sais pas si Lionel, notre dévoué blog administrateur, va nous le trouver, celui-là ! ) ndlr : ben non, en effet...

Ambiance extra d’une petite soirée passée autour d’un feu de camp avec les Pachtouns, à échanger, à chanter et à jouer.


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Bivouac de Kingri


Nous ressentons surtout un vrai sentiment de bonheur à observer nos enfants si à l’aise avec des personnes si différentes de nous. Thibaud s’amuse comme un fou avec un vieux Pachtoun à « pierre, papier, ciseaux »…


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Pachtouns de Kingri


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Une Pachtoun


Le lendemain, au programme, descente des montagnes du Baloutchistan pour rejoindre la plaine du Pounjab, avec au passage, le fameux Rakhni Pass. On y restera bloqué pendant qq heures, le temps de faire exploser qq rochers qui bloquaient la route. Cela nous laisse tout le temps d’admirer de plus prêt les décorations multicolores de nombreux camions bloqués comme nous.


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Petit bouchon dans le Rakhni Pass


Sans le savoir encore, nous venons, lors de ces 3 jours fabuleux de route, de manger notre pain blanc….La suite de ce message va vous paraître certainement un peu trop détaillé mais nous voulons garder en mémoire chaque instant de cette galère que nous allons vivre pendant 48h…..

En effet, à la tombée de la nuit, nous installons le bivouac derrière une station service située à proximité de D.G.Khan. Nous sommes rejoints par Sébastien, un allemand avec son Mercedes 508D. Vers 20h, alors que nous dînons, la police arrive et nous demande de quitter les lieux pour sortir du District de DG Khan. Le lieu est parait il trop dangereux.


Après 2 heures d’âpres discussions et voyant le nombre de policiers augmenter sensiblement, nous décidons de céder sur la promesse du responsable de pouvoir nous installer immédiatement passé la frontière du District. Il semblerait aussi (nouvel argument lâché en fin de négociation) que nous soyons pas loin du centre de recherche nucléaire Pakistanais !! On ne badine pas avec le nucléaire…23h, nous reprenons donc à contre cœur la route pour 50km, dans la nuit, escortés par des véhicules tout gyrophare dehors. Heureusement, les enfants dorment tranquillement à l’arrière.


Passé le fameux pont sur l’Indus marquant la limite du District, la police nous abandonne sans préavis et nous plantons notre nouveau bivouac sur la 1ere station service trouvée. Immédiatement, la police du nouveau district arrive en trombe et nous demande de dégager le coin. Je décide de laisser les autres routards négocier pour nous et vais me coucher (mon humeur n’étant généralement pas au top lorsque je suis fatigué !!) Rien à faire, vers 1h30 du matin, Vojc vient toquer à notre porte….nous devons dégager, la police commençant à montrer qq. signes d’énervement. Apres 2h de route, toujours escortés par nos nouveaux amis, nous arrivons enfin dans la caserne de police de Muzzaffargarh. Afin d’éviter d’être garés le long de la route principale ou le trafic ne tardera pas à reprendre d’ici 2 heures, nous garons Obelix un peu à l’écart, derrière un bâtiment. Nous nous couchons, fourbus. 30 mn plus tard, un policier toque à la porte. Il faut rejoindre les autres camions à 100m de là. Là, je pete les plombs, traite le policier de tous les noms et lui claque la porte au nez…..on dormira tranquille jusqu'à 10h ! Non mais ! faut pas pousser…


Le lendemain, Vojc, exaspéré, a pris tôt le matin, la poudre des escampettes. La police est furieuse de ne pas avoir été informée. De notre coté, nous décidons également de lever le camp avec Marcello pour Islamabad, Sébastien allant sur Lahore. Cela ne plait pas du tout à nos amis Pakistanais et nous devons littéralement forcer le barrage pour pouvoir quitter la caserne. Une fois rattrapée qq. km plus loin, une explication « franche » s’engage en plein milieu de la route, bloquant la circulation pour qq minutes. Dommage que je n’ai pas eu le réflexe d’enclencher la camera, cela aurait été un bon souvenir !!!

Après que la police ait réussi à obtenir un plan de vol détaillé de chaque véhicule, nous reprenons la route avec une escorte serrée, planté devant Obelix, ce qui représente un vrai danger, n’ayant plus de visibilité pour éviter les nids de poule. Le véhicule de la police (bondé de policiers armés jusqu’aux dents) étant moins puissant que les notres, nous arrivons régulièrement à les doubler. Nous comprenons rapidement que cela ne sert à rien, à chaque nouveau district, un nouveau véhicule nous attend à la frontière, sur le bord de la route.


Arrivés à D.I.Khan, nous souhaitons faire qq courses. Notre escorte panique. Trois flics accompagnent chaque personne partie faire des courses. Pire, au marché aux légumes, la police fait dégager 3 étalages pour pouvoir garer nos camions en plein milieu du marché. Du délire total !! Heureusement, nous arrivons à faire comprendre au responsable que nous souhaitons trouver un lieu de bivouac dans la ville, histoire de ne pas recommencer la même mésaventure de la veille. Ce sera donc la caserne de police de D.I.Khan, camp retranché au milieu de la ville ou vivent 200 policiers avec leur famille, mais néanmoins calme et très agréable. On fera même un match de foot avec les enfants. Thibaud se fait offrir un chapeau Pachtoun par Suliman, un enfant du camp. Moment très émouvant.


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Thibaud et son copain Suliman 


Cependant la paranoïa continue : je décide de sortir du camp pour aller me faire raser ma barbe de plusieurs jours. Rien à faire. Le responsable préfère m’envoyer le barbier du camp. Je veux aller au cybercafé du coin (sans succès) : j’y serai accompagné pas 3 policiers.


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S'il vous plaît...


Le lendemain, même musique…et ce, jusqu’aux portes d’Islamabad ou nous arrivons enfin à la tombée de la nuit. Là, Vojc (que nous avions retrouver sur notre chemin) nous amène tout droit vers le camping réservé aux touristes étrangers….c’est à dire, encerclés de policiers !!! Enfin, on ne se plaint pas : le lieu est propre, spacieux et gazonné. Nous retrouvons là une dizaine de routards en transit comme nous, dans l’attente de visas divers et variés.

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Sur la route vers Islamabad


Le temps malheureusement se gâche rapidement. Avec la pluie et le froid, le quotidien devient vraiment difficile à gérer. Heureusement, nous profitions de notre petit break pour bricoler qq. aménagements sur Obelix et surtout nous essayons un nouveau type de chauffage central révolutionnaire : une bonne brique réfractaire posée sur la gazinière, ça vous chauffe Obelix en moins de 5 mn. Faut dire que le volume à chauffer n’est pas très grand !!


Allez, pour notre grand jeu, nous félicitons les nombreux gagnants concernant le nom Iran. Il date bien de 1934 (d’après le Lonely). On ne va donc pas chipoter pour ceux qui ont répondu 1935 !! Par contre, concernant les km parcourus depuis le départ, il y a qq. fadas qui pensent que nous aurions pu réaliser 15 442 km !! Nous n’avons fait que 9 340 km….


Aujourd’hui, c’est férié au Pakistan. On a donc décidé de faire exceptionnellement relâche et permettre à vos petits neurones de se reposer….

 

 

 

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Commentaires
L
Un verre de vin chaud à la main, nous vous souhaitons un joyeux Noël à tous les six. nous pensons bien à vous. Nous espérons pouvoir de nouveau vous recevoir à Téhran sur votre chemin du retour.<br /> Grosses bises de nous cinq, Hugo, Marie, Ninon, Fred et Fred.
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