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Un périple en famille
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18 juillet 2007

Home, sweet home...

Breugny, 13-07-07

Allez, la dernière ligne droite de ce petit périple en famille…

Mais revenons à Téhéran où nous nous offrons un petit break le lendemain de notre arrivée, vendredi férié oblige. Cela nous permet de reprendre des forces après ces 48h un peu stressantes.

Chez les Cachera, nous ne pouvons pas arriver au plus mauvais moment. Ils sont en plein déménagement. Fred(e) prend l’avion dans la nuit de samedi à dimanche et Fred assurera seul le déménagement prévu pour lundi et mardi. La maison est sans dessus dessous, la tension est palpable (c’est comme chez les Duduch, les moments de départ ou de déménagement sont toujours un peu chaud, parait-il…)

Et malgré tout cela, l’accueil est ici toujours aussi fabuleux. Ils poussent même le bouchon à organiser un petit goûter avec tous ceux que nous avions rencontrés lors de notre premier passage, en octobre dernier. Merci les amis, car vous nous avez vraiment sorti la tête hors de l’eau.

Samedi matin, requinqué et plein d’énergie, je me pointe à l’atelier Renault Trucks, dans la banlieue ouest de Téhéran. Tout de suite, je suis rassuré. Ici, on ne joue pas dans la même division qu’à Meshed. Avec Mansour qui gère mon « dossier», on parle le même langage technique. Malheureusement, le garage est submergé de travail et les gars ne sont pas très disponibles. Pour la transmission, je me rends chez un spécialiste (je ne savais pas qu’on pouvais ne faire que cela !!) Le verdict est claire : tout doit être refait (et pour le quart du prix) Les gars de Meshed se sont clairement foutus de moi. Je prends le temps d’appeler Hassan à Meshed pour le prévenir que son « gearbox manager » n’est pas très honnête. Je reçois une fin de non recevoir…Je suis déçu par son attitude, surtout de la part d’un iranien.

Le lendemain, une fois le montage de la nouvelle transmission réalisée dans les ateliers de Renault Trucks, je traverse tout Téhéran pour aller le faire valider par le spécialiste (dont l’atelier est situé au sud-est de Téhéran).Il n’est pas content et insiste pour refaire le montage à sa manière. Va pour un nouveau montage. Sauf que je m’aperçois rapidement que mon spécialiste est certainement très compétent dans le réalisation des transmissions mais totalement bricolo dans le montage de ce type de pièce. Bref, je rentre le soir chez les Cachera (au plein nord de Téhéran, après 2h30 d’embouteillage) fourbu, furieux et avec la conviction qu’il faut tout reprendre le lendemain…

Je sens chez Renault Trucks que je commence à devenir la patate chaude dont on veut se débarrasser au plus vite. Le premier atelier ne peut plus m’accueillir vu son plan de charge. On m’envoie donc dans au centre de formation. Là, il y a bien une fosse mais point d’outillage (ou très peu) et surtout point de meccano. Je n’ai pas le choix : il va falloir que je me débrouille tout seul. Heureusement, qq. ateliers à proximité me passent un coup de main pour des travaux de fraisage et de soudure et vers 18h, je reprends le volant avec le sentiment cette fois-ci de ne pouvoir m’en prendre qu’à moi-meme si Obelix tombe à nouveau en panne.

Avant de reprendre la route et d’arriver en Turquie, nous souhaitons faire le plein en diesel. Mais cette fois-ci, pas un simple plein. Un vrai gros plein, avec des jerricans plein les malles. Il faut dire que l’enjeu n’est pas négligeable quand on sait que le litre de diesel est à 1,4 euros en Turquie alors qu’il n’est qu’à 0,0165 euro en Iran. L’importation est interdite par les Turques et les confiscations de jerricans sont fréquentes mais le risque vaut le coup d’être pris.

De plus, lors de notre arrivée à Téhéran, nous avons malheureusement constaté que nos malles n’étant pas étanches, pas mal de choses étaient en train de moisir là haut. Du coup, Claire procède à un tri/nettoyage de toutes nos affaires qui, couplé aux qq. cartons d’affaires que nous réussissons à glisser dans le déménagement des Fred et Fred, va nous libérer trois malles à l’avant. Potentiellement, nous pouvons embarquer 450l de diesel. Potentiellement seulement car nous sommes en Iran, l’un des plus important producteur de pétrole mais qui rationne sévèrement la consommation d’essence (maximum 3l/jour). Pour le diesel, la situation est un peu moins contraignante mais seulement 1 station sur 4 dispose de diesel et il faut généralement faire de longues queues avant d’être servi…

Nous quittons donc Téhéran au petit matin, le jeudi 5 juillet. Nous devons quitter l’autoroute afin de pouvoir trouver du diesel. Et encore, nous devons attendre 1h30 qu’un camion citerne arrive pour alimenter les pompes. Le remplissage de jerricans étant interdit, nous devons procéder en 2 temps : d’abord remplir le réservoir à la station puis ensuite, un peu plus loin, le siphonner pour remplir les jerricans. Nous constatons rapidement que ces derniers ne sont malheureusement pas parfaitement étanches. En plus de l’odeur assez désagréable à l’intérieur d’Obelix (il y a même un bidon dans la salle de bain), un liquide gras s’écoule maintenant doucement sur le pare-brise et la carrosserie. Plus discret que ça, tu meurs !!

Vendredi midi, à 40 km de la frontière, nous retrouvons avec un vrai plaisir Reza et son petit restau sur le bord de la route ou nous avions bivouaqué en octobre dernier. Lui aussi nous reconnaît immédiatement et nous nous embrassons comme des frères. Il nous serre le traditionnel XXXX. Les enfants sont autorisés à se gaver de gousses d’ail qui accompagnent ce plat délicieux. Cela couvrira peut être un peu mieux l’odeur de diesel pour le passage de la frontière.

16h : les formalités iraniennes sont expédiés en qq minutes et nous voila prêt pour le passage de la frontière turc. Thibaud a pris soin du coté iranien de passer un dernier coup de chiffon sur le pare brise. Mais rien n’y fait. De nouvelles fuites de diesel dans les malles du dessus provoquent un goûte à goûte fort compromettant. Claire, qui ne raffole pas vraiment de ce genre de situation, est partie se réfugier à l’arrière d’Obelix avec un gros mal de crâne…Les enfants ont été briefés sur le comportement à adopter…Allez, c’est parti…

Le douanier qui nous accueille est sympa. Les enfants sont tout sourire et l’assaillent de « good afternoon », « hello, how are you »….. La visite à l’intérieur d’Obelix se passe bien mais avant de sortir, le douanier ouvre la porte de la salle de bain et voit notre bidon de diesel. J’arrive à le convaincre qu’étant donné les difficulté rencontrées en Iran pour trouver du diesel, je suis obligé de prendre mes précautions….OK mais du coup, il me fait signe de monter sur la galerie pour aller inspecter les malles. Ah là, ça va se gâter. Je joue la montre avec les 2 malles de derrière, pleines à craquer de souvenirs de voyage. Puis nous passons aux 4 malles de devant. Thibaud qui nous accompagne est déjà redescendu en bas pour prévenir Claire que c’est râpé pour le diesel. De mon coté, je brûle ma dernière cartouche en ouvrant d’abord la malle des pièces de rechange, la dernière qui ne contient pas de diesel. Le douanier me fait signe d’ouvrir une nouvelle malle. Là, j’avoue que je pense que les carottes sont cuites…J’enlève le cadenas, je retire la tringle et le gars me demande à ce moment ce que les malles restantes contiennent. « Des affaires de classes et des vêtements » repondis-je. « Ok, no need to open ». Ooooouuuuuuuffff !! En fait, je suis certain que le douanier n’est pas dupe et qu’il a voulu s’amuser un peu pour voir jusqu’où on tiendrait. Le camion pue tellement le diesel que ce n’est pas possible de passer ainsi à coté. Ou alors, c’est de l’incompétence caractérisée !!

Mais ne crions pas victoire. En effet, les Bodineau qui ont passé la frontière qq jours avant nous, nous ont prévenu par mail que le vrai contrôle se situe 2 km plus loin avec un barrage de militaires. Nouveau petit coup de chiffon de Thibaud sur le pare brise…et nous voilà au barrage. Devant nous, un camion transportant des véhicules neufs est passé au peigne fin. Pas l’air commodes les gars !! Arrive notre tour. Je présente les passeports. Les enfants sont à la fenêtre, tout sourire. Un militaire pointe tout de suite les malles sur la galerie. L’affaire ne se présente pas bien. Je dois descendre pour l’inspection du véhicule. Les militaires me font signe d’ouvrir les 2 portes arrière qui donnent sur les couchettes des enfants et tombent sur Claire (toujours allongé avec son mal de crâne) et les 4 enfants qui ont rappliqué fissa à l’arrière, toujours tout sourire. Le militaire éclate de rire et me fait signe de passer. L’affaire est gagnée. Je remonte dans le camion sans demander mon reste. Nous attendons tout de même qq centaines de mètres avant d’éclater tous de joie comme des vrais gamins qui ont réussi leur mauvais coup !!

Le lendemain soir, après une longue journée de route où nous devons passer encore qq barrages de militaires, nous arrivons à Erzincan. Apres avoir fait le plein d’eau dans une station service, nous constatons avec dépit qu’un des cylindres bloc qui retient le moteur, vient de rendre l’âme. Mais cette fois-ci, notre bonne étoile est avec nous. Osman, un turc émigré en région parisienne, vient garer sa voiture juste à coté d’Obelix. « Besoin d’aide ? Pas de problème, mon copain garagiste va vous arranger cela » Je vous fait l’histoire courte : nous arrivons chez le copain à 18h55 au moment de la fermeture et nous en repartirons à 20h avec un radiateur réparé et le cylindre bloc remplacé. Tout le quartier s’y est mis. Une vraie fourmilière autour d’Obelix. Du jamais vu depuis nos 10 mois de voyage.

Nous suivons ensuite Osman pour un petit thé chez lui. En fait, il a déjà prévenu sa femme qui a préparé un repas délicieux et c’est vers 23h30 que nous quittons nos ôtes, épuisés mais émerveillés par cette gentillesse et cet accueil si spontané.

Contrairement à l’aller, nous optons pour la route au lieu du bateau pour rejoindre la France depuis la Turquie. Ce n’est pas vraiment cohérent avec l’état actuel de notre Obelix mais nous sommes en pleine saison estivale et le bateau est sensiblement plus cher que la route.

Je passe sur les longues heures de route qui nous permettent de parcourir les 2000 et qq km qui nous séparent de Breugny. Bulgarie, Serbie, Croatie, Slovénie, Italie,…Près de Venise, pour notre dernier bivouac, nous sortons de l’autoroute et tombons par hasard sur Erico et sa femme Silena qui nous invitent chez eux pour les Pastas !! Du vrai bonheur. Nous refaisons le monde jusque tard dans la nuit. Cela me rappelle le premier bivouac de notre périple, en Italie aussi. Nous y avions rencontré Marcello, un italien adorable qui nous avez fourni de l’eau à son robinet et puis il nous avait raconté ses voyages…La boucle est bouclée. Ensuite, c’est le tunnel du Mont Blanc. Les enfants sont surexcités de retrouver la France. Encore qq heures de route et nous voila dans notre Morvan. Ca chante, ça rigole dans le camion….et enfin le panneau « Breugny » apparaît. Voila, nous sommes chez nous. On a l’impression d’être parti hier…mais avec des visages et des paysages plein les yeux

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Commentaires
J
J'ai lu ces pages avec un vrai bonheur !<br /> Michel (mon compagnon) et moi avons le projet de partir en octobre 2008 pour le nord de l'Inde ... nous ne disposons malheureusement pas du temps nécessaire pour aller plus loin. Mais, bon, sait-on jamais ...<br /> Votre récit me confirme dans notre envie de partir. Je suis déjà aller en Inde pour mon boulot (les conditions n'étaient pas du tout du tout les mêmes .....) et je suis tombée amoureuse de ce pays !<br /> Quand nous aurons besoins de conseils ... nous saurons à qui faire appel !<br /> Au revoir et ... à bientôt...
O
bonjour:<br /> <br /> passionnantes vos aventures que j'ai suivies avec les enfants. Bravo pour ce fantastique voyage! La suite royale est terminee et nous vous attendons avec impatience a New York (ca risque de vous faire un choc culturel...)<br /> bisous a tous<br /> odile et sa tribue americaine
O
bonjour:<br /> <br /> passionnantes vos aventures que j'ai suivies avec les enfants. Bravo pour ce fantastique voyage! La suite royale est terminee et nous vous attendons avec impatience a New York (ca risque de vous faire un choc culturel...)<br /> bisous a tous<br /> odile et sa tribue americaine
C
Bravo pour cette aventure et pour votre moral!! j'imagine que vous devez prendre plaisir à vous reposer ,sans ennuis de mécanique !! et sans devoirs du CNED! bonne fin d'été à tous !je vous embrasse, isa.
P
Bonjour les Duchateau(x),<br /> <br /> Nous sommes contentc de lire que malgré les gros ennuis mécanique votre Obélix vous a finalement ramené à bon port.<br /> Nous sommes rentrés le 6 juin du Kirghizstan en... avion sans le plaisir d'avoir pu recroiser à nouveau votre route. Depuis nous réfléchissons à notre futur...<br /> <br /> Nous espérons que toute la famille se porte bien.<br /> <br /> à bientôt.
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