Le désert des Tartares
Yazd, Iran, le 12-11-06
La suite de notre séjour à Téhéran s’est poursuivit sur un rythme effréné entre invitations à dîner, présentation de notre voyage dans 3 classes (CE2, CM1 et CM2) de l’école française, une rapide visite dans l’ex palais de feu le Shah, et petites courses aux puces locales (je craignais le pire pour Obelix mais nous avons limité la casse d’autant plus que ce seront des gentils expats qui ramèneront nos souvenirs …)
Téhéran à 9 heures et ... 11 heures du matin
Une des ex du Shah
Toujours aussi appréciés, ces américains...
Il a finalement fallu quitter cette ville qui nous paraissait si terrifiante et qui s’est avérée être une pause dans notre périple. Les enfants ont également beaucoup apprécié la rencontre avec des copains de leur age.
On gardera tout de même un souvenir inoubliable de la circulation automobile. Tout ce qu’on avait pu connaître sur ce thème de nos précédents voyages…..de la bibine !! Cet enchevêtrement de voitures, sur 6 files quand le marquage au sol en indique 3, ces motos qui déboulent dans tous les sens, ces voitures en marche arrière sur les sorties d’autoroute (un expat nous raconte qu’un jour, alors qu’il se faisait une sortie d’autoroute à l’iranienne, il n’allait pas assez vite…Du coup, il s’est fait doubler pas une autre voiture en marche arrière également).
En fait, à bien observer, le chauffeur teherannais se comporte comme si il était seul sur la route. Il ne regarde jamais dans son rétroviseur (d’ailleurs, ce dernier ne doit servir, non pas à savoir ce qui se passe derrière le véhicule mais uniquement à indiquer l’espace disponible avec le véhicule d’à coté) Un demi-tour sur un axe principal, en pleine heure de pointe ne stresse ni le chauffeur qui l’a initié, ni les chauffeurs qui voient ainsi leur chemin barré pour plusieurs minutes (du coup, on s’en fera quelques-un, sans scrupules avec notre bon Obelix !!!)
Le Vendredi soir, vers minuit, le grand jeu de la jeunesse teherannaise, est de s’échanger les No de tel perso tout en roulant sur les grands boulevards. On baisse la vitre, on se colle jusqu’à se toucher, on cause, on tchatte…si un véhicule roule devant, on s’écarte pour le doubler de part et d’autre et on reprend la discussion un peu loin….. à tombeau ouvert !! On en mène pas large quand on se retrouve au milieu de ce manège….
Cette conduite nécessite une attention de tous les instants car contrairement à ce qu’on peut connaître dans nos contrées lointaines, tout peut vraiment arriver à n’importe quel moment !
Beaucoup, beaucoup plus calme, nous arrivons à Kashan le 3 novembre, petite ville au sud de Téhéran. Visite du parc Fin et de qq maisons bourgeoises. Y a pas à dire, ils savaient vivre, ces perses.
Les Duduch à Kashan
Maison Abassia, à Kashan
Les Duch, les jeunes
Les Duch, les vieux...
Le lendemain, nous partons vers le petit village de Abyaneh, perché à 2200 m d’altitude. On comprend aisément que les français de Téhéran nous aient recommandé ce village calme et paisible à coté du stress de Téhéran. Nous retrouvons l’architecture des villages des montagnes de l’Atlas. Nous rencontrons également Saied et Charareh, un couple iranien, lui revenu au pays après avoir pris du bon temps à bourlinguer à travers le monde et elle, ex-universitaire à Téhéran. Accueil extrêmement sympa chez eux, dans leur maison typique du coin. Les enfants s’essaient au Narghilé.
Accueil chez Saied et Charareh
Fume, c'est du belge...
Pouaaah!!
Apres cette petite mise au vert, nous descendons sur Ispahan, une des villes mythiques de notre périple. Et là, nous tombons sous le charme…
(Ndlr :Photos à venir)
Cette ville est à la hauteur de ce que nous avions entendu parlé : les délicates faïences bleues des mosquées, ces ponts majestueux enjambant le fleuve Zahandeh, son bazar, ses salons de thé, tout est propice à la flânerie. Nous restons 4 jours à Ispahan, installés sur un petit parking juste derrière la Mosquée de l’Imam. Le réveil avec vue sur le Dôme de la Mosquée de l’Imam,….assez top !! Les gens du quartier finissent par nous adopter et nous sommes choyer pour les questions de logistique (eau, sanitaire,…)
Ce spot nous avait été recommandé par la famille Descubes avec leurs 2 enfants, en voyage comme nous depuis septembre et avec qui nous sommes en contact Internet depuis 4 mois sans toutefois avoir encore réussi à les rencontrer. A ce sujet, nous étions surpris jusqu’à Yazd, de ne pas rencontrer beaucoup de routards et encore moins de fadas comme nous avec leurs pitchounes. Seuls un couple de slovènes et un pauvre allemand égaré dans les ruelles d’Ispahan avaient jusqu’à présent, croisés notre route. Mais à Yazd, nous avons été servis : 6 fourgons ce soir sur le parking !! Bon, il n’y a toujours pas grand monde avec des enfants…..Ce regroupement de routards est important pour échanger nos experiences personnelles mais surtout en prévision de la traversée du Baloutchistan, contrée pas vraiment sous contrôle des autorités Iraniennes et Pakistanaises en ce moment et qu’il faudra traverser en convoi.
Bon, mais revenons à nos moutons …. Nous quittons Ispahan pour Yazd. L’envie de piquer une tête vers le nord, sur les hauts plateaux désertiques du centre de l’Iran, nous démange mais nous sommes à court de temps !! En fait, il nous faudrait 2 ans pour boucler ce voyage….
Yazd est la cité des Qanâts, sorte de canal souterrain creusé par l’homme pour amener l’eau des montagnes environnantes jusqu à la ville. Yazd en dispose de 40 Km, certains datant de plus de 2000 ans et pouvant être creusés à plus de 100m de profondeur. Ces canaux doivent être en permanence entretenus afin de maintenir un bon écoulement gravitaire, d’où des puits d’accès, situés tous les 50m Un vrai réseau d’assainissement mais pour l’eau potable. Petite pensée à toute l’équipe de la DEA de Tanger que je salue….
Je profite d’une visite passionnante au musée de l’eau pour demander s’il serait possible de rencontrer qq. homologues iraniens travaillant sur l’eau et l’assainissement….et je termine dans le bureau de l’ex-Directeur de la Yazd Régional Water Authority, Dr A. Asghar Semsar Yasdi. Personnage tout en finesse ayant fait une partie de ses études à l’INSA de Lyon, et donc ravi de pratiquer pour qq temps la langue de Molière.
Allez, avant de nous quitter, une nouvelle petite question pour notre grand jeu concours….Bon, cette fois-ci, on durcit un peu le ton : Comment s’appelle la structure permettant d’accéder à un Qanât ?
Au fait, concernant la 2eme question, bravo aux Du Ranquet qui ont gratté les Dodinos de qq heures. Bravo également à Jaimé, un copain de Thibaud qui a également trouvé la bonne réponse !!
Demain, après un bon break de 4 jours, nous reprenons la route pour Kermân. Et contrairement à ce que je pensais avant le départ, et bien que la conduite de notre Obelix reste fatigante, j’adore reprendre le volant, au petit matin, pour de nouvelles aventures et découvertes…..Et cette fois-ci, cela va être pour rentrer dans ce fameux Baloutchistan….L’excitation est donc à son comble.