Des millions de dollars aux millions de sourires
Mahaballipuram, le 19-02-07
Là, je vous dis tout de suite, je vais avoir du mal à partager avec vous ce que nous venons de vivre… Mais disons qu’en résumé, après les millions de dollars, ce fut les millions de sourires d’enfants !!
Bon, pour résumer rapidement les 3 jours passés à Bangalore : le dentiste s’en est mis plein les poches (j’ai du batailler sec pour n’avoir que 3 couronnes au lieu des 6 qu’il prévoyait de réaliser : un vrai ravalement de façade !!) ; pour les extensions de visas, il faudra retenter notre chance à Mumbai (« but, Vincent, we have all the connections overthere ») ; et pour le train, il n’y a aucun pb, sauf qu’il faut réserver pour un minimum de 10 camions !!! Comme quoi, tout le monde a ses propres limites... Je profite également de notre passage à Bangalore pour poursuivre ma tournée des collaborateurs Veolia. Nous y réalisons une prestation de réhabilitation de réseaux d’eau potable sur 4 villes du Karnataka ; prestation de taille restreinte mais cependant très intéressante car elle nous permet d’acquérir une première expérience dans ce pays si complexe.
Nous quittons Bangalore dans des embouteillages monstres, en passant devant des immeubles ultra modernes, à l’architecture vraiment futuriste et de l’autre coté de la rue…., des détritus jonchent le trottoir défoncé, des vaches rachitiques se baladent au milieu de la chaussée... Sacré pays !
Après 3 heures de route sur enfin une 2x2 voie digne de ce nom (pour la petite histoire, parmi les nombreux véhicules à contresens que nous croisons tout de même, il y en a même un qui, voulant sortir de l’autoroute, a regardé derrière lui s’il n’y avait pas un autre véhicule le suivant à contresens !! Pour une fois qu’il y en a un qui regarde autour de lui…), donc après 3 heures de route, nous grimpons les derniers km de la colline de Yellagiri (à environ 1000m d’altitude) pour retrouver le Père Guezou et le centre Don Bosco qu’il a créé, il y a une cinquantaine d’années pour s’occuper des enfants déshérités… Moment plein d’émotion pour moi qui reviens ici après 18 ans d’absence…
Avec le Père Guezou
Nous avons la chance d’y rencontrer également Stanislas (avec son fils Guillaume) et Hervé, de l’association des Amis du Père Guezou (association qui depuis des années, soutient financièrement le travail du Père) Ils terminent leur voyage dans le sud de l’Inde après avoir visité les différents centres mis en place par le Père Guezou et partiront dés le lendemain matin. Mais les qq heures que nous passons ensemble sont… tellement bonnes à se rappeler !! Merci.
Avec Stanislas
Pas facile sinon de vous décrire ce que nous vivons et ressentons ici…. Des moments, des impressions, des images fortes telles ces bouts t’chou qui arrivent vers vous, tous les matins, le visage illuminé par un large sourire et la main tendue pour vous saluer avec un grand « good morning, Oncle » plein d’énergie ; ces discussions en tête à tête avec le Père Guezou à parler de choses et d’autres, avec ses petites phrases tellement vraies et pleines de bon sens.
A table également, le Père ne manque pas une occasion pour raconter des anecdotes sur ses 50 ans passés en Inde. Nos enfants sont aux anges !!! Inutile de demander le silence, ils sont tout ouie. Ils ont même donné un nom à chaque histoire : il y a l’histoire de la panthère, du cobra, des brigands de Cochin, du premier terrain donné par un Indien de la colline... Cela permet de mieux s’y retrouver lorsqu’après le repas, il y qq questions techniques qui n’ont pas bien été intégrées…
Silence, le Père Guezou raconte...
Impressionnant également cette autodiscipline (tout comme à l’Anand Ashram de Vassai) où les enfants, une fois le repas terminé, font d’un seul coup silence avant de tous sortir pour aller faire la vaisselle. Les nôtres en sont restés la bouche bée !!
Petit déjeuner à Yellagiri
Une fois le (foutu) CNED terminé, nos enfants attendent tous les jours avec impatience les recréations des enfants du Centre, l’un pour aller jouer au foot, l’autre au cricket ou faire visiter Obelix... Les enfants, les Pères Salésiens, les Sœurs de St Charles, tout le monde ici s’amuse de notre voyage et de l’aménagement intérieur d’Obelix. « Oncle, you should go into the Guiness Book !! »
Nos enfants et leurs copains
Avec le Père Ernest
Je profite aussi de notre séjour ici pour passer un peu de temps avec les Pères sur les questions d’eau et d’assainissement. Les pluies se sont faites rares ces dernières années et l’eau est devenu le principal facteur limitant compromettant toute nouvelle expansion du Centre. L’été dernier, il ont même du clôturer l’année scolaire un mois plus tôt, par manque d’eau (tu me diras, comme dit Guezou, il n’ont pas plus d’eau chez eux !!) La Fondation Veolia (comme le monde est petit !) soutient, à travers l’association des amis du Père Guezou, un projet de réhabilitation/extension d’un bassin de rétention d’eaux pluviales. Nous regardons également les problèmes de fuites et de protection des ressources.
Nous avons également la chance d’assister à un mariage dans un village avoisinant. En qualité d’invité d’honneur, le Père Guezou siège à gauche du marié. Une magnifique opportunité pour nous de découvrir un peu mieux les coutumes et traditions hautes en couleur de cette partie de l’Inde.
(Cliquez pour agrandir)
Les musiciens
Les Duch aux première loges avec le père Guezou
Le rituel de la passation du riz
Le Père Guezou en qualité d'invité d'honneur, siège à gauche du marié
Le passage du collier, signe de l'alliance entre les mariés
Les mariés
Les mariés, Guezou et les Duch
Sur les recommandations du Père Guezou, je pars un soir aller observer le coucher du soleil sur les bords de la colline de Yellagiri. En chemin, je fais la connaissance de Swami, un prêtre Brahmine qui a acheté un terrain en bord de falaise pour y prendre tranquillement sa retraite. Discussion passionnante sur les choses de la vie, autour d’un thé et dans la rougeur du soleil couchant.
Swami, prêtre Brahmine
La veille de notre départ, nous sommes invités à dîner (à la lueur des chandelles suite à une coupure d’électricité) chez Léo que j’avais bien connu lors de mon premier passage à Yellagiri. Moments délicieux d’une famille indienne qui se met en 4 pour nous accueillir au mieux. La coutume veut que les invités mangent seuls pendant que tous leurs hôtes sont aux petits soins pour eux. Pas facile de se sentir à l’aise, mais heureusement, Guezou nous avait prévenu !!
Avec la famille de Léo
Voila pour ces qq jours de vrai bonheur. A nouveau, nous devons reprendre la route pour Chennai ou nous devons faire qq travaux sur Obelix avant de retrouver Jean Luc, Marie Jeanne et leurs 2 enfants, venus de France pour qq jours de vacances ensemble.
Grâce à la « Salésienne connexion », nous nous installons dans la moiteur de Chennai à la St Beets High School. Là encore, nos enfants sont immédiatement adoptés par les pensionnaires de l’école. Thibaud et Baptiste sont attendus tous les jours de pied ferme pour la séance de sport de 16h.
Avec les enfants de l'école St Bleeds à Chennai (Madras)
Mais avant le sport, il y le Cned que gère Claire pendant que je m’occupe d’Obelix chez nos cousins de Veolia Propreté. Patrick Huard, le patron local de Veolia m’a très gentiment proposé de nous mettre à disposition son atelier d’entretien. Un essaim d’abeilles tournera autour d’Obelix pendant 3 jours !! Lames de suspension du pont arrière redressées, vérification de l’état des roulements du pont avant, divers graissages, MAIS surtout…..changement du klaxon pour un VRAI klaxon à l’indienne !! Attention les oreilles ! Mais maintenant au moins, Obelix va pouvoir se faire respecter sur la route !! (j’ai gardé l’original car le « machin » que j’ai fait installer ne doit certainement pas être homologué sur nos paisibles routes françaises…) Malgré les préoccupations contractuelles du moment (le contrat de Veolia expire dans moins de 15 jours et l’appel d’offres n’est toujours pas sorti !!) Patrick et Alister, son responsable d’exploitation, nous accueillent très chaleureusement. Merci à toute l’équipe Veolia.
Une partie de l'équipe Véolia qui a travaillé sur Obelix
Révision complète pour Obelix dans le dépôt Véolia
Samedi 17 février, vers 1h du matin, nous recuperons JL et MJ à l’aéroport pour filer sur le champ vers Mahaballipurum ou nous arrivons vers 3h30, accablés par la chaleur et la fatigue. Nous nous étions fixés comme règle d’or de ne jamais conduire de nuit. Il faut donc une exception pour confirmer la règle.
Nous retrouvons également le « plaisir » de grimper à nouveau dans nos couchettes respectives. Eh oui, cela fait plus de 3 semaines que nous n’avons pas dormi dans Obelix !! Bon, on ne s’en porte pas plus mal….
Premières impressions des lieux assez décevantes mais on vous racontera tout cela plus en détails dans notre prochain message…
Avant de nous quitter, juste un petit mot à propos du dernier quiz sur le nombre de maharajahs à l’époque de l’indépendance de l’Inde : nous étions incapables d’avoir une réponse claire de la part des Indiens. Maintenant, grâce à vous tous, nous savons donc qu’ils étaient environ 550. Merci. Et José Luis (cf. commentaire sur le Blog) est parait il prêt à nous fournir la liste détaillée. On attend….